À travers
Le chorégraphe Philippe Saire ne crée pas tout seul dans un coin. Au contraire, il communique, invite aux répétitions, écoute les avis, sentiments et regards sur ses pièces en création (ou créées déjà). Il écoute et corrige. Pas tant par besoin d’intégrer les idées des autres, mais plutôt pour s’assurer que ce qu’il cherche à communiquer, à faire ressentir, arrive bien dans l’esprit de son public. C’est aussi un moyen pour lui de voir la pièce de plus loin, de prendre de la distance avec la création qui occupe son esprit au point qu’il n’est plus possible d’y voir clair.
C’est par un même jeu sur la distance, associé au filtre des domaines de compétences de chaque auteur, que la sélection des contributeurs de cette publication s’est faite. Chacun regarde une partie de l’œuvre du chorégraphe au travers de son prisme personnel, décomposant les éléments, associant souvenirs et références. Car il ne s’agit pas de produire ici « la bonne lecture » des créations de Philippe Saire, mais plutôt de faire résonner la multiplicité même d’une œuvre que le chorégraphe écrit depuis près de trente ans, osant passer de la danse au théâtre, tout en faisant la part belle à la vidéo, à la performance in situ, ainsi qu’aux arts plastiques.